TVA=13, TTF=1 : les mauvais comptes du président-candidat ....
Nicolas Sarkozy a tranché : avec la hausse prévue de la TVA, les patrons verront leurs coûts salariaux diminuer de 13 milliards d'euros. En revanche, la fameuse taxe Tobin à la française ne rapporterait qu'1 milliard d'euros. Même en y ajoutant la hausse de la CSG sur les revenus du capital (qui devrait rapporter moins de 2 milliards), le compte n'est pas bon pour la justice fiscale.
La TVA « sociale » réduira donc la consommation et aggravera la
récession dans laquelle la France est engagée depuis quelques mois.
C'est la première raison de la rejeter. La deuxième tient à son
injustice : en augmentant la TVA, on réduit encore la progressivité du
système fiscal. Car la TVA pèse plus lourdement sur les ménages
populaires, qui consomment tout leur revenu, que sur les ménages aisés
qui en épargnent une bonne partie.
Cette stratégie de TVA « sociale » s'inscrit dans la logique de
dumping social et fiscal caractéristique de l'Union européenne et de la
mondialisation néolibérale : or c'est précisément la course vers le bas
des coûts salariaux qui entraîne l'Europe et son modèle social vers le
gouffre. La hausse de TVA, déjà pratiquée en Grèce, en Espagne, au
Portugal, en Italie, n'est qu'un volet des plans d'austérité qui sont en
train d'enfoncer l'Europe dans la dépression.
Quant à la taxe sur les transactions financières, elle rapportera
certes plus que le dérisoire impôt de Bourse, qu'avait supprimé le même
Nicolas Sarkozy en 2008. Mais elle ne s'appliquera ni aux transactions
sur les obligations, ni à celles sur les devises, et de façon marginale
aux produits dérivés, qui sont surtout échangés à Londres et à
Francfort. Le produit servira à combler les déficits et pas à financer
les politiques de solidarité et de préservation de la planète : ce qui
sera prélevé à la finance lui sera redistribué en intérêts de la dette
publique. On est bien loin d'un projet crédible et efficace, qui suppose
une réelle volonté de désarmer la finance et de redistribuer les
richesses.
Attac France, le 30 janvier 2012
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